Les corrections sont faites, la maquette est terminée, le bon à tirer signé, les formalités administratives accomplies.
D’ici peu, on fera le lancement et tu seras jetée en pâtures aux lions.
Oulaaaa quelle image radicale, me direz-vous ? Vous n’avez pas tort, je n’arrive pourtant pas à en trouver une autre.
Ce livre c’est un travail de longue haleine. L’idée m’est venue un soir en rentrant dans l’appartement que j’occupe toujours à Alfortville, il y a plus de deux ans.
Pendant des jours, j’ai transformé cette idée en mots, mots qui sont devenus des phrases, puis des chapitres, pour former un tapuscrit que j’ai fait lire à quelques amis, puis à celle qui est devenue mon éditrice.
Maintenant ces mots, ce livre va être lu par des gens, des inconnus. Ils vont découvrir mes personnages et leurs histoires, les juger et me juger. Vont-ils nous aimer ? Vont-ils nous détester ?
Lorsqu’on discute entre auteurs en devenir et qu’on pitche notre livre – terminé, à écrire ou en cours de rédaction – on finit souvent par un « j’espère le faire publier » sans vraiment prendre la mesure de cette phrase. Non, ce n’est pas vrai. On la prend. On pense vente, on pense aux lecteurs aussi mais jamais on ne parle des critiques, de leurs impacts, des échecs…
J’ai donc été surprise par les peurs et les doutes qui m’accompagnent depuis que nous travaillons en vue de la publication. J’ai même envisagé de tout arrêter, on laisse tomber va, ce n’est pas assez bien pour être publié.
Je n’ai pas arrêté la machine et bientôt on fera le lancement. Je vais devoir apprendre à relativiser, parce que ce n’est qu’un livre après tout !
Oui.
Ce n’est qu’un livre.
Mon premier livre.