La nuit sacrée

Résumé : J’ai commis beaucoup de crimes dans ma vie. Envers ma femme, mes filles, ma famille. L’un d’entre eux était pire que les autres. Aveuglé par la folie peut-être, j’ai vécu et j’ai fait vivre le monde dans un mensonge.                   J’ai commis des crimes. J’ai bouleversé ta vie cher enfant.                                         Me pardonneras-tu ? Raconte ton histoire, rétablis la vérité, peut-être qu’ainsi je pourrais dormir en paix.

Il était une fois… C’est comme cela que commence des contes comme le Petit Poucet, Jack et le Haricot magique, Hansel et Gretel, etc. En Guadeloupe, le conteur interpelle son public avec des questions bien connues.

« Tim Tim »

« Bois sec ! »

« Est-ce que la cour dort ? »

« Non la cour ne dort pas »

Dans ce pays d’orange et de miel, il en est autrement.

On se rend sur une place spéciale où se retrouvent conteurs et conteuses qui interpellent les passants avec des phrases longues, pleines d’images et d’odeurs.

Une femme, discrète, observatrice, te sert de guide dans les premiers instants. D’abord spectatrice, elle devient actrice et d’un « Amis » vigoureux sollicite ton attention.

Tu la lui offres avec plaisir, ton âme d’enfant sent la « bonne » histoire. Celle d’une femme ou d’un homme, une histoire où rêve et réalité se mêlent, se confondent même.

Tantôt déroutante, tantôt fascinante, l’histoire se déroule. tu ne sais quoi penser. Tu apprécies la sonorité des phrases, tu te noies dans les images qui naissent des mots, tu es choquée parfois, mais jamais tu ne restes insensible au propos.

Lorsque la conteuse s’arrête, tu ne sais plus quoi penser. Ne te reste en tête que la mélodie des phrases, et des personnes qu’on ne peut oublier.

Ceci n’est pas un roman d’amour

Les corrections sont faites, la maquette est terminée, le bon à tirer signé, les formalités administratives accomplies.

D’ici peu, on fera le lancement et tu seras jetée en pâtures aux lions.

Oulaaaa quelle image radicale, me direz-vous ? Vous n’avez pas tort, je n’arrive pourtant pas à en trouver une autre.

Ce livre c’est un travail de longue haleine. L’idée m’est venue un soir en rentrant dans l’appartement que j’occupe toujours à Alfortville, il y a plus de deux ans.

Pendant des jours, j’ai transformé cette idée en mots, mots qui sont devenus des phrases, puis des chapitres, pour former un tapuscrit que j’ai fait lire à quelques amis, puis à celle qui est devenue mon éditrice.

Maintenant ces mots, ce livre va être lu par des gens, des inconnus. Ils vont découvrir mes personnages et leurs histoires, les juger et me juger. Vont-ils nous aimer ? Vont-ils nous détester ?

Lorsqu’on discute entre auteurs en devenir et qu’on pitche notre livre – terminé, à écrire ou en cours de rédaction – on finit souvent par un « j’espère le faire publier » sans vraiment prendre la mesure de cette phrase. Non, ce n’est pas vrai. On la prend. On pense vente, on pense aux lecteurs aussi mais jamais on ne parle des critiques, de leurs impacts, des échecs…

J’ai donc été surprise par les peurs et les doutes qui m’accompagnent depuis que nous travaillons en vue de la publication. J’ai même envisagé de tout arrêter, on laisse tomber va, ce n’est pas assez bien pour être publié.

Je n’ai pas arrêté la machine et bientôt on fera le lancement. Je vais devoir apprendre à relativiser, parce que ce n’est qu’un livre après tout !

Oui.

Ce n’est qu’un livre.

Mon premier livre.